Cahier numéro 4 - page 48-49

À l’inverse, cela vous permet de comprendre pourquoi, quand le
sentiment de précarité revient, des règles cessent d’être respectées. La
précarité a tendance à délégitimer la règle.
On trouve tous cesmécanismes partout, et notamment en Île-de-France.
Des organismes comme le Conseil général des Hauts-de-Seine doivent
faire ce travail d’identification pour que chaque acteur soit reconnu par
les personnes en précarité d’abord comme une personne physique, le
message devient alors un ordre, il est suivi d’effets, sur le long terme
cela améliore le sentiment de sécurité, le concept de personne morale
peut émerger, et les ordres deviennent alors des lois.
Il n’est donc pas étonnant que les services publics aient tant de peine à
toucher les personnes en plus grande précarité. On peut constater que
le dernier acteur de la chaîne, celui qui est sur le terrain en contact direct
avec les personnes en difficulté, doit jouer un rôle en tant que personne
physique : c’est le rôle des bénévoles dans les associations notamment.
On peut résumer cette démarche par deux étapes successives et
aussi importantes l’une que l’autre : « Aller chercher les gens là où ils
sont pour les ramener vers le statut de citoyen de la République ».
Oubliez la première étape et les mécanismes demarginalisation sociale
continuent, oubliez la deuxième étape et vous encouragez le commu-
nautarisme. C’est un jeu d’interface que les médiateurs, animateurs,
éducateurs et autres travailleurs sociaux doivent être capables de faire :
n’oublions pas de les former en conséquence.
Clair Michalon
Formateur et consultant
en différences culturelles
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