Cahier numéro 10 - page 44-45

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Le co-investissement
comme nouveau mode
de gouvernance
entre les acteurs
Maximilien Rouer
Pour la première fois peut-être, les enjeux auxquels nous faisons face
nous dépassent individuellement, « nous » étant aussi bien les États,
les entreprises, les experts, les associations, les citoyens. Pour répondre
à ces enjeux, il sera nécessaire de libérer les énergies pour permettre
l’émergence d’un nouveau collectif. Le concept fondamental du déve-
loppement durable (DD) est de faire plus avec moins. L’un des axes de
réflexion est la sobriété, dont la plupart des penseurs et des acteurs du
DD se sont emparé depuis plusieurs années. Une autre façon de faire
avancer le DD est de travailler sur les gisements de sous-valorisation
d’un actif. Par exemple : la voiture d’un particulier n’est utilisée qu’une
fraction du temps, de même que certains bâtiments. Cette réflexion
s’applique aux infrastructures aussi bien qu’aux flux (énergie, eau,
matières premières). Le développement de projets en ce sens ne sera
couronné de succès que s’il s’appuie sur les atouts locaux des territoires
d’implantation des projets. D’autre part, l’implication des habitants,
premiers concernés pour suggérer des projets pertinents, sera clé. Dans
ce contexte, le co-financement devient un outil incontournable pour
aligner les intérêts.
Revenons sur trois éléments de contexte importants.
1. La mise en cause de la gouvernance en mode pyramidal
Les trente dernières années ont vu évoluer largement le mode de gou-
vernance dans la sphère publique :
- pendant longtemps, le système pyramidal avec l’information qui
arrivait des décideurs a prévalu, ce qu’on pourrait résumer par « c’est
comme ça » ;
- les années 90 ont vu l’institutionnalisation des débats publics, puis
la création des Commissions locales d’information, mais sans que
ce modèle fasse complètement ses preuves, les organisateurs de
débats publics étant souvent soupçonnés de chercher uniquement à
convaincre de leur position, pas de vouloir vraiment débattre, ce qu’on
pourrait résumer par « cause toujours » ;
- depuis quelques années, les modes collaboratifs se sont développés,
mettant l’accent sur l’alignement d’intérêt (« ensemble »).
2. L’essor du collaboratif
L’économie collaborative prend de l’essor grâce à Internet et ses outils,
qui facilitent grandement le partage de l’information et rend ainsi
possible la mise en commun de projets et d’idées. Le collaboratif est
une tendance forte, appelée à se développer. L’économie collaborative
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