Cahier numéro 10 - page 30-31

28
29
destinés à promouvoir des alternatives concrètes au réchauffement
climatique et à la crise énergétique. Le projet s’est étendu depuis à
plusieurs villes avec l’objectif d’atteindre 1 000 villages Alternatiba à
l’horizon de la fin 2015.
Grâce au numérique, leurs idées se transforment rapidement en actions,
et les actions ne tardent pas à prendre une ampleur propre à déstabiliser
les pouvoirs publics, dont le temps d’action est encore trop lent. Est-ce
à dire qu’ils n’ont pas de rôle à jouer ? Il nous semble au contraire que
l’économie collaborative offre aux pouvoirs publics les leviers néces-
saires pour repenser tant les moyens de conduite de leur action que les
objectifs même d’intérêt commun.
En dépit des spécificités locales et de la nécessité de concevoir une poli-
tique sur mesure adaptée à toutes les conditions spécifiques de chaque
territoire, l’analyse des expériences dans le monde permet de dégager
quelques constantes.
La première concerne les objectifs de politique publique où l’économie
collaborative présente les perspectives les plus intéressantes : déve-
loppement économique local, optimisation des ressources et réduction
des déchets, décongestion du trafic urbain, participation citoyenne,
développement de biens communs, etc. Le rapport de Shareable publié
en 2013 «
Policies for Shareable Cities
» cible notamment quatre axes
depolitiquepublique :transportetcovoiturage,alimentationetdistribution,
tiers-lieux et espaces collaboratifs, startups et PME.
La deuxième est la nécessité de l’alignement des intérêts entre les
différents acteurs pour éviter l’immobilisme et l’affrontement entre
acteurs traditionnels et nouveaux acteurs. À l’instar de la démarche de
la ville de Barcelone, la constitution d’un comité mixte exécutif rassem-
blant les pouvoirs publics, les entreprises du secteur, les organisations
indépendantes et les usagers est un moyen efficace d’assurer la défini-
tion d’intérêts communs transparents, acceptés par tous et mis à l’abri
de toutes sortes de lobbys.
Enfin, les compétences de chaque territoire étant différentes, il est
fondamental que les pouvoirs publics identifient les limites de ce qu’ils
peuvent réaliser. Les États les plus décentralisés (en particulier les
États où les villes et régions détiennent la majorité des pouvoirs) ont
de ce point de vue des atouts indéniables. Néanmoins, les compétences
locales des collectivités françaises sont assez larges pour ouvrir la voie
à une large palette de politiques en faveur de territoires collaboratifs : il
suffit de les identifier et de les transformer en levier d’action.
Diana Filippova et Benjamin Tincq
Connectors
et cofondateurs
de OuiShare
1...,10-11,12-13,14-15,16-17,18-19,20-21,22-23,24-25,26-27,28-29 32-33,34-35,36-37,38-39,40-41,42-43,44-45,46-47,48-49,50-51,...64
Powered by FlippingBook