Nous avons notamment aujourd’hui le réseau Pick-up, avec 6 000
points de contact relais pour y retirer les colis, et qui complète le réseau
de 17 000 points. C’est un réseau robuste, et ce dont nous disposons
pour rendre ces services n’est pas utilisé tout le temps : nous pouvions
réduire les moyens au plus juste, c’est ce que nous avons fait en déve-
loppant des actions de
lean management
. Mais arrive le phénomène de
l’économie collaborative : nous aussi, nous pouvonsmettre à disposition
ce dont nous disposons de manière à ce que ce soit utile à d’autres.
Bref, nous pouvons rendre un service et valoriser ce dont nous n’avons
pas besoin à certains moments.
Le témoignage que je voulais apporter aujourd’hui, c’est l’expérimenta-
tion que nous faisons dans le Val-de-Marne, en Basse-Normandie et en
Meuse-Champagne-Ardennes, qui consiste à mettre à la disposition de
nos salariés une partie des véhicules d’exploitation et de service quand
ils ne sont pas utilisés.
Actuellement, nous restons prudents, dans le sens où nous avons une
exigence qui est celle de la robustesse et d’être au rendez-vous des
services attendus. Nous utilisons dans le cadre de nos expérimenta-
tions des biens, des outils, qui servent réellement à l’exploitation. Nous
n’avons pas dédié une petite flotte de véhicules qui ne sert qu’à cela.
Le message est reçu très positivement à la fois par les salariés qui
en bénéficient et par les pilotes opérationnels qui sont actifs pour le
groupe La Poste. Pourquoi ne prêter qu’aux postiers ? Toujours dans
une dynamique de prudence et de découverte de ce
business model
.
Nous pensons que nos postiers sont les premiers intéressés pour que
les véhicules rentrent en bon état ! Dans une approche de succès, nous
avons pensé qu’il valait mieux que cela marche bien, le temps de voir
comment fonctionne ce business dans le sens de l’entreprise vers le
particulier, donc nous avons un intérêt objectif à nous focaliser d’abord
sur la population postale. Et on verra après…
Les véhicules sont à disposition le soir et le week-end. Ils permettent
de développer une activité toute simple : La Poste a 60 000 véhicules
motorisés, chaque année 15 000 postiers déménagent, ont besoin d’un
véhicule de moins de 20 m
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pour moins de 200 km et n’utilisent pas de
prestataires. 17 000 postières et postiers ont le permis, mais pas de
véhicule personnel et sont potentiellement intéressés par un véhicule
de La Poste le soir quand ils ont un saut de puce à faire ou le week-end.
C’est déjà une taille de marché intéressante.
Pour gagner en agilité, nous avons choisi d’utiliser et de travailler, de
coopérer et de co-construire avec Koolicar, qui offre des plateformes
de location en
peer to peer,
entre particuliers : ils nous ont apporté la
rapidité pour développer la proposition, qui est actuellement en cours
de test, en cours de pilote opérationnel sur ces trois régions. Cela nous
a permis aussi de gagner en savoir-faire parce que ces personnes sont
déjà actives en matière de location
peer to pee
r.
Un autre avantage de s’adresser à un professionnel du marché de la
location de pair à pair, c’est que, sur ce marché, les tarifs sont plus inté-
ressants, donc cela bénéficie directement aux postières et aux postiers.
Nous n’allons pas nous arrêter là, et cela peut être un autre point d’intérêt
pour des collectivités,
ou même un Conseil général
: La Poste est une
constellation, un écosystème protéiforme d’environ 200 structures
différentes, de filiales, sans compter tous les services qui émaillent
notre organisation.
Concrètement, cela signifie que nous avons aujourd’hui la possibilité de
développer le prêt interservices dans une logique qui est presque celle
d’un fonctionnement interentreprises, interstructurel. Notre société de
conseil en mobilité durable, Greenovia, porte cette partie du pilote sous
la forme de la construction de processus d’optimisation d’utilisation de
flotte et sous la forme du développement de prestations pour compte
de tiers en matière de conseil en mobilité. Notre société Véhiposte, la
filiale qui gère l’intégralité des 60 000 véhicules, participe également à
ce pilote demanière à pouvoir développer des solutions de gestion pour
comptes de tiers de partage de flotte.
Ces pilotes, au-delà du bénéfice pour les consommateurs et consom-
matrices – postiers et postières – quand ils ont un besoin de ce type de
véhicule, au-delà donc du bénéfice pour les utilisateurs, cette économie
permet de développer de nouveaux métiers, de nouvelles expertises,
de nouvelles possibilités d’accompagner d’autres entreprises et d’autres
structures sur de nouveaux terrains.
Pour Greenovia et Véhiposte, cette aventure est aussi un challenge qui
les bonifie et qui leur permet de découvrir de nouveaux terrains tout en
faisant profiter les postières et les postiers de tarifs environ 30 % en
dessous de ceux des loueurs traditionnels.
Aujourd’hui, nous pensons que les postières et les postiers qui vont
bénéficier de ce service et les prêts interservices que nous allons
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