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En quelques mots

Le projet des Entretiens Albert-Kahn est né de la volonté de Patrick Devedjian, président du Conseil départemental des Hauts-de-Seine, de favoriser une réflexion transversale sur les grandes questions de société, en particulier celles liées à la mondialisation.

Les Entretiens Albert-Kahn proposent :

  • les Entretiens Albert-Kahn, rencontres entre les élus, les agents et les partenaires du Département pour réfléchir de manière décloisonnée et transversale à des sujets de prospective socio-économique et politique; ces conférences sont podcastées et font l'objet de publications ;
  • les Entretiens Albert-Kahn "internes", rencontres destinées aux élus et aux agents du Département pour approfondir des sujets d’innovation managériale ;
  • les Entretiens Albert-Kahn "hors les murs" en partenariat avec des associations ou des institutions en dehors de la Maison Albert-Kahn pour toucher un public plus varié ;
  • les expérimentations en matière d'innovation sociétale (tiers lieux, économie collaborative, renouveau du travail social, agriculture urbaine, évolutions des modes de vie, etc.) qui sont conduites en amont des politiques publiques du Département et lui permettent d'anticiper et de s'adapter aux évolutions de la société.
Photo : Département des Hauts-de-Seine/Olivier Ravoire

Absentéisme, burn out, démotivation, stress…, ces comportements sont connus pour être des fléaux dans le monde professionnel. Et si la connaissance du fonctionnement neuronal du cerveau pouvait modifier nos comportements et prévenir les risques psycho-sociaux ? Entrepreneur passionné par l’humain, Pierre Moorkens, finance depuis 1990 l’IME - Institut Médical de l’Environnement -, un institut de recherche sur les comportements et les neurosciences, et à créé en 2007 l’Institut de NeuroCognitivisme pour diffuser ces savoirs. Ses thèmes de prédilection sont l’intelligence collective, management et soft skills, développement du leadership, l’entreprise libérée et performante… « Ma rencontre avec le chirurgien neurobiologiste Henri Laborit, avec son approche scientifique et transdisciplinaire - biologie, éthologie, etc. -  fut le déclic, explique-t-il. La connaissance de soi est le moteur principal de l’action. »

Le stress, un signal d’alarme

Le cerveau humain abrite cent milliards de neurones connectés à dix mille autres neurones qui nous permettent de produire cinq à six mille décisions par jour. La majeure partie s’appuie sur des routines, des savoirs acquis : c’est le mode mental automatique. Mais une petite  partie de nos décisions doit se prendre avec une part d’inconnu et sollicite nos capacités de réflexion et de création. On active alors une autre zone du cerveau, située à l’avant du crâne : le néo cortex préfontal. C’est le mode mental adaptatif. Est-ce naturel de passer d’un mode à l’autre ? Paradoxalement, plus on dispose de savoirs, moins la bascule est aisée. Et le stress naît de situations qu’on pense pouvoir résoudre en mode automatique alors qu’il faut basculer dans l’adaptatif. C’est un signal d’alarme.

Apprendre à changer de mode mental

Pour y parvenir, l’approche neurocognitive ouvre des champs d’application concrets : techniques d’apaisement, de prise de recul, d’écoute neutre. Ces postures d’ouverture aident le cerveau à basculer du mode automatique au mode adaptatif.  Pour identifier les freins, il faut savoir comment fonctionne « l’orchestre neuronal » et ses quatre types de gouvernance, instinctive, grégaire, émotionnelle et adaptative.

En cas de danger, nos instincts de survie, nous font choisir entre trois stratégies : la fuite/ la lutte/l’inhibition. En société, cela se traduit par la gêne, l’anxiété/l’agressivité, la colère/le découragement, la démotivation. Il est possible d’apprendre à désamorcer ces états en identifiant les facteurs externes - les  « stresseurs » - et les facteurs internes - sa « stressabilité ». « Le développement de ces métacompétences et du savoir-être sont vitales pour évoluer », conclut Pierre Moorkens dont le leitmotiv se décline trois phrases : « mieux être, mieux vivre, mieux travailler ».

En savoir plus sur le site de Pierre Moorkens, cofondateur de l’INC et président de l’IME conseil : www.pierre-moorkens.com

La motivation, source de nos engagements

Une étude Gallup sur l’engagement en Europe en 2012 classe la France en 18e position sur 19 pays. Ce mauvais score s’expliquerait par notre système d’éducation qui dévalorise l’erreur en l’assimilant à l’échec. Or notre cerveau apprend par l’erreur. Pour comprendre, Pierre Moorkens liste les trois types de motivations qui nous animent :

- les « pérennes », intrinsèques, liées au tempérament,
- les « friables », extrinsèques, liées au niveau de reconnaissance
- et la « toxique », une surmotivation liée à l’hyperinvestissement émotionnel.

Comment repérer cette dernière ? « C’est un comportement à tendance obsessionnel qui se caractérise par un intense désir de réussir et une peur excessive d’échouer, explique l’intervenant. La personne en fait toujours plus, attend une reconnaissance démesurée et à n’est jamais satisfaite, même avec de bons résultats. C’est un fléau qui conduit à l’amertume et au désengagement, ou pire, à un comportement de work addict qui peut évoluer vers des dépressions de type burn out.