Cahier numéro 12 - page 19

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Un code de déontologie formel ou informel permet de respecter les
singularités de chacun tout en préservant les intérêts du tout. Sur les
questions de confidentialité et de propriété intellectuelle, il existe un
secret des affaires inhérent aux activités au sein du tiers-lieu. Les idées,
les concepts, les plans etc., ne sont pas utilisés sans consentement
préalable oral ou par le biais d’une licence appropriée. Pour préserver la
qualité des relations, chaque individu participe au développement des
autres selon ses propres moyens, tant en service rendu qu’en tarifs
préférentiels. Lorsqu’un membre rencontre un problème, des explo-
rations sont entreprises par le collectif pour résoudre le problème. Si
plusieursmembres du collectif constatent qu’ils développent en parallèle
un projet similaire, une tentative de coopération est généralement
proposée ou une délimitation de leurs champs d’activité respectifs.
Cet équilibre se retrouve également dans le mode de gouvernance. La
gestion et le développement du tiers-lieu ainsi que la mise à jour des
conditions de participation relèvent de la responsabilité de la structure
juridique qui porte l’initiative. Toutefois, les membres du collectif sou-
mettent leurs suggestions et sur certains segments co-construisent les
règles. Chacun est responsable de ses actes, mais le collectif est intégré
comme partie prenante dans ses activités.
Ce système organisationnel distribué se retrouve autant dans certaines
communautés moyenâgeuses que dans les manières dont Internet
s’est développé. Il est question de préserver un équilibre entre l’espace
et le groupe de personnes associées. Entre les règles imposées et la
participation de chacun. Entre responsabilité collective et responsabilité
individuelle. Entre temps d’échange et temps de travail. Entre théorie
et pratique. Entre travail individuel et travail collectif. Le tiers-lieu se
développe ainsi. Il est capable de s’adapter, de se modifier lui-même
dans un perpétuel ajustement avec la réalité. Il évolue organiquement,
par l’intelligence collective.
Langage
mots clés
: #Expressions#Cultures#Amazing#Village
#CommunautésApprenantes
Au niveau du langage, ce qui peut parfois ressembler à des acrobaties
sémantiques permet de libérer la parole. De parler du nouveau avec des
termes nouveaux. Ce vocabulaire spécifique tend parfois à être un frein
à la compréhension du tiers-lieu. Il semble trop technique ou jargonneux.
Il pose néanmoins des mots sur des abstractions. Il figure une réalité
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transversale et itérative de sa démarche. À la logique conventionnelle,
rationnelle, planifiée et mécanique s’oppose ici la capacité de créer,
d’imaginer, d’apprendre et de s’adapter. Les initiatives se transforment
au fur et à mesure suivant une expérience chaotique, ambiguë et parfois
confuse qui permet de dégager des possibles inédits et inattendus.
Aux compétences techniques nécessaires à la conduite d’une initiative
viennent s’ajouter des compétences sociales telles que le travail en
réseau, la sérendipité ou encore la débrouille. Car une grande hétéro-
généité de profils et d’intentions se côtoient dans un tiers-lieu. Cela se
caractérise par une diversité de compétences, d’âges, de cultures, etc.
Un ensemble conséquent de savoirs théoriques et pratiques sont ainsi
réunis. Ce désenclavement des disciplines et des métiers génère une
approche transdisciplinaire qui permet d'appréhender la totalité du cycle
de vie d’un projet. Il devient possible, pour tout un chacun, de faire appel
sur sa propre démarche, à l’économie, à la science de l’ingénieur, au
droit, à la sociologie, à l’informatique, à la stratégie, aumanagement des
systèmes d’informations, à l’art, au design, à la comptabilité, à la finance,
etc. Le tiers-lieu permet de mobiliser des ressources afin de faciliter le
passage de l’intention à la concrétisation.
Ce rapprochement effectif entre des mondes différents et parfois
contradictoires dans une dynamique de travail donne lieu à un processus
d’apprentissagemutuel. La représentation intergénérationnelle, intercul-
turelle et les niveaux d’expériences différents permettent de redéfinir sa
démarche personnelle. De mettre son travail en perspective. Aussi bien
sur le sens qu’il porte que sur la direction vers lequel il tend. Une manière
inclusive de concevoir le travail comme un travail à soi et pour soi.
Organisation
mots clés
: #Transversalité #Réseau #Agilité #ProcessusOuvert
#RetourPermanent
« Le tiers-lieu favorise l’apparition de réseaux distribués
d’acteurs en préservant un équilibre permanent entre individu
et collectif, entre temps de travail et temps d’échange. »
Afin de préserver la pérennité du tiers-lieu et l’efficacité de chacun, le
collectif développe une forme organisationnelle spécifique. Les indivi-
dualités du collectif se reconnaissent dans une démarche commune. Ils
partagent des pratiques et des expériences. Ils partagent également
un espace, un système d’information. De ce fait une confiance mutuelle
s’installe autour de la préservation du tiers-lieu.
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